23 septembre 2013

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+++ Fête de la Gatronomie





Fête de la Gastronomie - 21 septembre 2013
L'art de la table normande sur le thème "Mer & Bocage"

J'ai choisi de faire une table moderne, d'aujourd'hui,  un peu atypique, en dehors des sentiers battus, parce que la Normandie, telle qu'elle m'apparaît, n'est pas figée dans le temps. Elle est, certes, riche d'un passé, d'une tradition, de patrimoine et de souvenirs, mais je pense qu'il faut valoriser ce qui la rend vivante et plaisante aujourd'hui. Aussi, ma table est "normande" en ce sens où, là où d'autres auraient choisi des objets évidents, de la poterie traditionnelle par exemple, j'ai préfèré mettre en avant les créations d'une artiste normande résolument contemporaine : Nadine Portier. Elle travaille le béton et a une réflexion très intéresssante sur ce matériau très présent ici du fait de la reconstruction après-guerre. Ce n'est pas un matériau laid et sans âme : il n'y a qu'à caresser son double-coquetier pour en éprouver toute la douceur. J'ai aussi utilisé du lin (nappe, set de table, serviette) - dont la (Haute) Normandie est productrice - et du bois car ce sont des matières naturelles et apaisantes.
J'ai illustré le thème "Mer & Bocage" avec des couleurs, des objets, des clins d'oeils, tout en essayant de conserver une unité, une simplicité propre au quotidien puisqu'ici, à Hauteville, nous vivons entre la mer et le bocage. La couleur (le vert, le blond, le gris allant du clair au foncé) rappelle à la fois l'élément végétal qu'on trouve évidemment dans le bocage, mais aussi dans les dunes et la couleur de la mer, parfois, par "gros temps", quand le ciel devient noir. La belle lumière qui innonde le bocage, aussi, est suggérée par la douceur d'un vert céladon et d'un vert tendre un peu plus acide. Les matières brutes et nobles comme le lin et le bois évoquent le terroir.
Toutefois, il n'y a rien de strict, d'imposant, de "statique" sur ma table. J'ai privilégié une vaisselle volontairement dépareillée, une composition "libre". Le bocage, c'est-à-dire la séparation des parcelles de terre par des talus et des haies végétales, n'a rien de rectiligne, de très géométrique ; c'est pourquoi j'ai essayé d'échapper à la symétrie d'une table classique avec une assiette au centre, un couteau à droite et une fourchette à gauche. De la même manière, la mer, surtout ici, est constamment en mouvement et ne pouvait donc être représentée par un couvert raide et figé. 
Sur la table, la mer est présente par la couleur naturelle du lin qui rappelle celle du sable. On trouve les petites cabines des dunes, et les étoiles (de Nadine Portier) sont à la fois celles du ciel et celles de la mer. On trouve également du sel, produit marin par excellence, et de la spiruline (qu'on saupoudrera sur les oeufs à la coque) qui est une micro-algue, une cyano-bactérie très bénéfique pour la santé. (Elle est depuis 2012 cultivée dans le sud-Manche).
Enfin, la mise en scène avec la bouteille - qui est une petite bouteille de calva - fait référence à toutes les bouteilles à la mer, ainsi qu'aux trésors de pirates sur des îles sauvages. Comme le goëland, la petite botte en caoutchouc fait le lien entre les deux univers. C'est un accessoire propre aux travailleurs de la mer et à ceux des champs. A l'égal des deux nuages (set et plateau) c'est un clin d'oeil à une météo capricieuse, à l'élément humide.
Tout le reste évoque le bocage, ce qu'il offre aux yeux et à la bouche. : le bois, l'arbre qui est un "trogne" typique du bocage, le lierre, les mûriers, les glands des chênes, et aussi le blé, les produits du terroir comme les pommes, le camembert qui sont issus de cette nature généreuse, même si elle est un peu discrète, secrète, à apprivoiser.
J'espère qu'en regardant ma table on découvrira une histoire, un univers. J'aimerais qu'on ait envie de s'y installer avec ce même sentiment de légèreté, de liberté que procure l'idée de faire un pique-nique dans les dunes ou dans les champs, avec des objets simples, du quotidien, et des produits sains, ce sentiment d'être en harmonie avec la nature environnante, même au moment de manger.



Le double coquetier, le plateau et les étoiles en béton sont de Nadine Portier
Le plateau nuage en bois est de Caroline Gomez
Les petits nuages en lin sont de Masami Akatsuka pour Cocon
La serviette en lin vient de chez Merci
Le reste est soit des créations personnelles, soit des objets chinés... 




17 septembre 2013

+++ quelle soupe !



Avant tout, assurez-vous d'avoir assez de gaz... c'est lourd une bouteille, c'est pas commode à changer, et ça salit les mains !
Les ingrédients (bio) sont donnés pour 4 personnes, mais ça cale bien, à vous de gérez...
La veille : Faire tremper 250gr de pois chiches secs pendant 24h et faire un "bouillon japonais" en faisant tremper environ 5gr de kombu (royal ou pas, mais breton surement) dans un récipient d'eau, pendant 8h.
Le jour même, faire tremper 125gr de lentilles vertes pendant 4h.
Faire cuire les pois chiches pendant 1h dans le "bouillon japonais", avec l'algue c'est mieux. Ajouter, si besoin, un peu d'eau pour recouvrir les pois chiches de 2cm. Normalement, le kombu doit accélérer la cuisson des légumineux (mais bof, j'ai pas vraiment constaté, surtout avec ma galère de gaz !)
Réservez les pois chiches cuits en gardant l'eau de cuisson. Retirez l'algue (réservez aussi si vous aimez çà) et faire cuire les lentilles dans l'eau des pois, en ajouter un peu si besoin, pendant 25mn.
Pendant ce temps et selon celui que vous avez, vous pouvez enlever la peau des pois, sinon ça flotte, c'est pas très beau, mais ça ne change rien au goût.
Dans un poële, faire revenir un gros oignon (ou 2 petits évidemment) coupé fin. Ajouter le jus d'un citron (jaune ou vert - comme vous voulez), du curcuma, du cumin (en grain c'est bien, mais ajoutez-en un peu en poudre aussi), un bon bout (3 à 4cm) de gingembre frais râpé, du sel, du poivre, et pour les plus téméraires du piment (l'antillais, celui qui ressemble à un petit poivron - mais attention, ils sont vraiment costauds, ayez la main légère - ceci dit, le piment c'est très bon, ça emporte la bouche, ça débouche le nez en hiver et contrairement à ce qu'on dit ça ne fait pas de trou dans l'estomac). 
Ajoutez une boîte de tomates pelées (coupées en dés ou non) et faire fondre. Vous pouvez, évidemment prendre les tomates bios de votre pote maraîcher, mais faudra les peler...
Quand les lentilles sont cuites, ajoutez les pois pelés (si vous n'avez pas été chiche) et la sauce ci-dessus expliquée. Pour ceux qui aiment les algues vous pouvez couper finement les lanières de kombu réhydraté.
Laissez cuire encore un peu, le temps de danser sur une chanson pêchue, pas du Agnés Obel, hein!
Souley avait mis "bla bla bla" de 1995 (je vais finir par la connaître par coeur celle là!)
Enfin, servir, dans un bol, une assiette creuse, à même la casserole, à table, au salon, dans les dunes, dans votre chambre, c'est comme vous voulez tant que vous n'oubliez pas d'ajouter de la coriandre fraîche ciselée.
- ben maman, tu manges pas avec moi ?
- ... heu... non chéri, j'ai pas très faim ce soir...
- ouais ! t'as mis du piment, j'adooore !
- ben oui mon coeur, c'est bon le piment.
(je l'ai goûtée à 3h30 du mat... c'est vrai que c'est bon !)